Karel Huybrechts pour
Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2023 12 05 série V/
Pourquoi le Régime de Kiev va perdre la guerre ?
Le Point (01 12) : « Si les Occidentaux n’augmentent pas leur aide, Poutine avancera ». Selon Andreï Illarionov, ancien conseiller économique de Poutine, Moscou investit désormais trois fois plus que Kiev dans son effort de guerre. Alors que la Russie prévoit d’augmenter ses dépenses militaires de 70 % en 2024, le doute grandit dans les capitales occidentales sur la capacité de l’Ukraine de marquer des points décisifs sur le champ de bataille. »
« Les Occidentaux n’ont pas livré à temps ni dans des quantités suffisantes l’armement dont Kiev avait besoin pour faire face aux troupes, aux missiles et aux drones que Moscou envoie sans relâche » (Ouest-France).
« Au niveau international, on se pose de plus en plus de questions ». L’armée ukrainienne a annoncé une avancée majeure dans la région de Kherson sur la rive occupée du Dniepr. Mais celle-ci pourrait s’avérer bien plus compliquée que prévu. Vendredi 17 novembre, l’Ukraine revendiquait des opérations “réussies” sur la rive occupée du Dniepr, un succès que la communauté internationale surveillait de près. En effet, les avancées de l’Ukraine représentent à présent un enjeu capital dans la poursuite des aides internationales que le pays assiégé reçoit depuis le début de la guerre. La contre-offensive, source de déceptions » (La Libre Belgique).
L’Otan a cherché mardi dernier à convaincre de la poursuite de son engagement en Ukraine dans un contexte morose, dominé par le statu quo sur le champ de bataille et les atermoiements des Etats-Unis. « Je suis confiant » sur la poursuite du soutien militaire américain à l’Ukraine (sic), a lancé le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg au début d’une réunion ministérielle à Bruxelles.
L’aide de Washington est pourtant bloquée au Congrès depuis des semaines, en raison de réticences d’élus républicains à contribuer davantage à l’effort de guerre en Ukraine. Les Etats-Unis ont déjà versé 40 milliards de dollars d’aide militaire à Kiev, et ces élus jugent que le reste peut attendre au moment où Israël, aux prises avec le Hamas, a aussi besoin d’aide.
Et en Europe, plusieurs pays rechignent à débourser davantage. Le versement d’une aide de 20 milliards d’euros suggérée par le patron de la diplomatie européenne Josep Borrell est bloqué, et l’enveloppe globale de 50 milliards d’euros également envisagée pour aider Kiev est pour l’instant restée lettre morte.
A leur arrivée à Bruxelles mardi, plusieurs chefs de la diplomatie ont pourtant promis de ne rien lâcher. « Nous réaffirmerons fortement notre soutien » à l’Ukraine, a assuré le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.
« PAROLE, PAROLE »
« Nous marquerons, nous réaffirmerons notre soutien à l’Ukraine, un soutien qui doit s’exercer dans la durée, évidemment », a promis la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.
« Nous devons continuer à soutenir l’Ukraine […] qui se bat pour sa survie face à l’agresseur russe », a martelé son côté son collègue letton Krisjanis Karins, candidat à la succession de Jens Stoltenberg l’an prochain. Il est de « notre intérêt direct de s’assurer que la Russie ne gagne pas cette guerre », a-t-il ajouté.
C’est aussi le message que ne cesse de faire passer le secrétaire général de l’Otan. Les Alliés « ont beaucoup fait » et restent « engagés », a-t-il indiqué. Il s’est ainsi félicité des récentes annonces faites par l’Allemagne et les Pays-Bas, qui ont respectivement promis une aide de huit milliards et de deux milliards d’euros à l’Ukraine. Il a toutefois aussi appelé les Alliés à poursuivre leurs efforts en faveur des Ukrainiens, une « obligation » pour l’Otan. « Nous avons besoin de continuer à les soutenir en sachant que plus l’Ukraine sera forte sur le champ de bataille, plus elle le sera à la table de négociations », a-t-il souligné, tout en martelant que la décision d’ouvrir ces négociations appartenait à l’Ukraine et à elle seule.
SITUATION COMPLEXE SUR LE FRONT
La situation est pourtant « difficile » sur le champ de bataille en Ukraine, a souligné lundi Jens Stoltenberg, reconnaissant que la ligne de front n’avait pas bougé depuis des semaines. Néanmoins, les Occidentaux n’ont pas le choix, il en va de la « responsabilité » des dirigeants politiques mais aussi « des citoyens dans nos pays », a-t-il assuré.
« Nous n’avons pas d’autre alternative. Celle consistant à laisser le président (Vladimir) Poutine gagner serait une tragédie pour les Ukrainiens et dangereuse pour nous tous », a-t-il encore dit.
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a résumé la situation à sa façon : « Il ne s’agit pas de savoir si l’Ukraine peut progresser sur le terrain militaire, il s’agit de sauver des vies ».
Pourtant La Libre Begique décrit « l’échec de la contre-offensive : par manque d’hommes, l’armée ukrainienne contrainte de recruter des mercenaires ».
La igne de front semble gelée depuis plusieurs semaines.
AL’OTAN, LES ALLIES REAFFIRMENT LEUR SOUTIEN A L’UKRAINE MAIS DES TENSIONS APPARAISSENT
Alors que tous les regards sont tournés vers le Proche-Orient, « le monde n’oublie pas l’Ukraine ». C’est le message que les États-Unis et leurs alliés ont martelé ces derniers jours lors d’une réunion de l’OTAN. Pourtant, certains signaux sont au rouge.
Ils l’ont tellement dit d’ailleurs que cela commence vraiment à ressembler à la méthode Coué. Non, nous ne sommes pas lassés de cette guerre qui entre dans son deuxième hiver, non nous ne sommes pas déçus de cette contre-offensive ukrainienne désormais figée sur des gains insignifiants, non on ne va pas cesser de s’investir, et non, bien sûr que non, il n’est pas question de faire pression pour que s’ouvrent des négociations. « Les Alliés poursuivront leur soutien aussi longtemps que nécessaire », c’est écrit noir sur blanc dans la déclaration finale mercredi 29 novembre. Message destiné aussi au président russe. Difficile de faire plus clair.
Côté européen, certes l’Allemagne et les Pays-Bas viennent d’annoncer deux nouvelles enveloppes relativement conséquentes, mais pour ce qui est des munitions, les 27 ne pourront pas, comme ils s’y étaient engagés, livrer un million d’obus d’ici le printemps, les capacités de production ne sont pas suffisantes. Sur le plan politique aussi ça commence à tanguer.
Deux trouble-fêtes viennent d’entrer dans le club : le nouveau Premier ministre slovaque Robert Fitzo et le leader d’extrême droite néerlandais Geert Wilders, tous les deux farouchement opposés à la poursuite de l’aide à l’Ukraine. Viktor Orban, le hongrois pro-Poutine qui ne cesse de mettre le pied sur le frein s’est trouvé des alliés. Les discussions prévues dans 15 jours sur le budget européen seront difficiles, les milliards d’euros prévus pour Kiev probablement revus à la baisse.
De l’autre côté de l’Atlantique ça ne va pas beaucoup mieux, l’argent de Washington est toujours bloqué au Congrès par les républicains qui ne veulent plus contribuer à l’effort de guerre, en tout cas pas avant d’avoir évalué les besoins d’Israël.
PENDANT CE TEMPS-LA, SUR LE TERRAIN, LES RUSSES SONT A L’OFFENSIVE
Mercredi 29 novembre, ils ont revendiqué la prise d’un village près de Bakhmut et, toujours dans l’Est, ils progressent sensiblement dans Avdiivka, le nouveau point de fixation du front. La Russie a basculé en économie de guerre, elle n’a pas de problème de ressources, ni en hommes, ni en matériel, grâce à l’Iran et à la Corée du Nord. C’est le message qu’a tenté de faire passer le ministre des Affaires étrangères ukrainien mercredi à Bruxelles : plus la guerre dure et plus c’est Vladimir Poutine qui en profitera.
Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
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