Karel Huybrechts pour
Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2023 11 04/ Série V/
Partie I
la guerre Hamas-Israël et l’Axe de la Résistance : le hezbollah
Dès les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, le Hezbollah a exprimé sa solidarité avec le mouvement islamiste palestinien. Depuis lors, des échanges de tirs quotidiens opposent des miliciens du Hezbollah à l’armée israélienne à la frontière avec le Liban. Des affrontements généralement limités qui ont fait 70 morts au Liban et neuf tués côté israélien, selon des bilans officiels.
Mais ce jeudi 2 novembre, le Hezbollah a intensifié ses opérations et a revendiqué des attaques simultanées contre 19 positions et sites militaires israéliens. La question qui se pose aujourd’hui au Liban, comme dans l’ensemble des pays de la région, est de savoir si Hassan Nasrallah compte faire entrer sa puissante formation de plain-pied dans le conflit.
UNE MILICE LIBANAISE, CREATION IRANIENNE
Quels que soient les propos du chef chiite libanais, sa formation est un défi majeur pour la sécurité d’Israël.
« Le Hezbollah est un phénomène milicien. Il a pris corps dans le contexte de la fièvre révolutionnaire en Iran (fin des années’70, ndlr), expliquait Didier Leroy, chercheur à l’Ecole royale militaire et à l’ULB, dans Déclic le 24 octobre dernier. On a déjà une ‘atmosphère Hezbollah’ qui se développe dans la plaine de la Bekaa libanaise à partir de 1978, un an avant la Révolution iranienne.
Mais cette atmosphère se transforme en véritable milice à partir de 1982. C’est le fruit d’une combinaison de ressources humaines libanaises et d’une aide externe iranienne qui, en réaction aux deux invasions israéliennes de 1978 et de 1982, crée concrètement le Hezbollah en tant que force milicienne […] anti-israélienne au sud Liban. »
DES EFFECTIFS ET UN ARSENAL IMPOSANTS
Avec le temps, le Hezbollah, littéralement le « Parti de Dieu », a gagné en puissance. Il est devenu un acteur politique incontournable de la scène politique libanaise. Sa branche armée s’est considérablement renforcée, poursuit Didier Leroy. « Le Hezbollah est la milice la plus robuste de tout le Moyen-Orient en termes d’effectifs. On a une estimation minimaliste de 25.000 combattants à temps plein hommes.
Dans un discours assez connu de l’année passée, le leader du mouvement a gonflé ce nombre à 100.000 hommes, ce qui est évidemment de la propagande. Mais donc, si on vise au milieu, ça fait environ 40.000 combattants, à la fois à temps plein et à temps partiel, autour desquels viennent se greffer de potentiels réservistes ou des supporters susceptibles de prêter main-forte, mais pas nécessairement en qualité de combattants. »
La milice chiite dispose également d’un arsenal considérable, « bien plus conséquent que les armes du Hamas. Le stock de roquettes et de missiles, les missiles étant des roquettes munies de systèmes de guidage, avoisinerait les 130.000 projectiles. On peut parfois voir des estimations qui vont jusqu’à 150.000 ou 200.000 unités. Mais là on entre souvent dans des conjectures. »
Avec un tel potentiel militaire, Didier Leroy estime que le Hezbollah « est la pièce maîtresse d’un montage milicien que l’Iran a soit alimenté, soit créé de toutes pièces.
Et dans ce montage milicien figurent deux acteurs qui ne sont pas chiites mais qui sont sunnites. Ce sont le Hamas d’une part, et le Jihad islamique palestinien d’autre part. Actuellement, il y a bien un alignement des astres entre les objectifs stratégiques et surtout l’inimitié envers Israël entre les deux mouvements. »
Est-ce que pour autant le Hezbollah va se lancer dans une guerre contre Israël, aux côtés du Hamas ? L’option n’est pas sans risque pour la milice libanaise. Depuis le 7 octobre, « le Hezbollah libanais montre les dents et se dit prêt à bombarder toutes les villes du territoire israélien parce qu’il en a la capacité et les projectiles. Mais le Hezbollah est aussi plus raisonnablement tenu par les contraintes des dynamiques internes au Liban. […] La situation économique y est tellement grave qu’on peut difficilement imaginer que le Hezbollah ne sente pas la véritable menace que peut représenter pour son mouvement le fait de commencer une guerre ouverte avec Israël. Un tel conflit mènerait à la destruction de l’infrastructure routière et de la plupart des infrastructures critiques de tout le pays, comme ça a été le cas lors de la guerre en 2006. La moitié de la population du Liban se retournerait contre le Hezbollah. »
Le 22 octobre dernier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déjà averti qu’une nouvelle guerre serait « dévastatrice » pour le Liban.
Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
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