2023 01 03 (Série II)
Le général de brigade Amir Reza Cheikh, porte-parole de l’exercice conjoint « Zolfaqar-1401 » a fait part du lancement de la manœuvre hybride le jeudi 29 décembre dans les régions du sud-est, la côte de Makran, entre l’est du détroit d’Hormuz près du port de Gwadar et de la mer d’Oman jusqu’à une orbite de 10 degrés dans le nord de l’océan Indien.
L’infanterie, les unités blindées, mécanisées, les systèmes de défense, les navires de mer et de surface qui sont présents dans la région générale de l’exercice depuis quelques jours, ont commencé jeudi soir la phase principale et opérationnelle de la manœuvre.
« Ces entraînements sont lancés conformément aux exercices annuels et calendaires et conformément au principe du renforcement de la formation et dela préparation de l’armée au combat, ainsi qu’à la mise en œuvre de certains plans opérationnels et d’information pour améliorer la sécurité de la région », a déclaré le général de brigade Cheikh.
Le responsable de l’exercice conjoint Zolfaqar-1401 de l’armée a par ailleurs affirmé que « dans le prolongement de la phase principale de l’exercice, les unités navales de l’armée ont mené des exercices de défense côtière durant la phase tactique de l’exercice. » Les forces de l’armée ont d’ailleurs utilisé des armes et des équipements optimisés lors de l’exercice militaire, et ils ont mis en œuvre de nouvelles tactiques et scénarios de défense dans le cadre d’une manœuvre nocturne.
Durant cette opération qui s’est poursuivie jusqu’au lever du soleil, les rangers de la marine ont réalisé une opération de défense côtière en utilisant les missiles Dehlawiyeh et Tow, de même que le lance-roquettes Misagh, a indiqué le porte-parole de l’exercice hybride Zolfaqar-1401.
Luc Michel, géopoliticien et Bernard Cornut, politologue s’expriment sur le sujet.
LA GUERRE ASYMETRIQUE DE L’IRAN :
La guerre de 2006 dans le sud du Liban a révélé des faiblesses importantes dans la posture de la force de défense israélienne et elle a eu des implications importantes pour la politique de défense des États-Unis. Le Hezbollah, d’Hassan Nasrallah, représente une menace croissante. Mélangeant un mouvement politique organisé avec des cellules armées décentralisées employant des tactiques adaptatives dans des zones non gouvernées, le Hezbollah affirme une tendance émergente. Des cellules hautement disciplinées, bien entraînées et réparties peuvent affronter les forces conventionnelles modernes avec un mélange de tactiques de guérilla et de technologie dans des centres urbains densément peuplés. L’utilisation par le Hezbollah de missiles de croisière antinavires C802 et de volées de roquettes représente une autre avancée dans ce que certains appellent la « guerre hybride ».
Israël n’a pas réussi à mettre en déroute la force soutenue par l’Iran et a perdu la bataille stratégique des perceptions. Mais une chose est sûre, la crédibilité des Forces de défense israéliennes a été affaiblie et le Hezbollah est sorti du conflit plus fort en attrait idéologique.
La guerre souligne également les lacunes dans l’approche du conflit futur préconisée par le secrétaire américain à la Défense et ses conseillers. Cela n’est pas apparent en surface, mais peut être discerné dans les (très peu) programmes actuellement en cours pour faire face à la menace du Hezbollah. Plus important encore, l’approche préconisée dans l’Examen quadriennal de la défense de 2006 sous-estime sérieusement la létalité d’une telle guerre irrégulière. En théorie, la stratégie du Pentagone est basée sur le potentiel d’un éventail croissant de menaces futures ; y compris les challengers conventionnels, non traditionnels, terroristes et perturbateurs. Cela étend la mission de l’armée américaine en dehors de sa zone de confort et au-delà de sa préférence pour la lutte contre les forces conventionnelles, dans des uniformes et des équipements similaires, soigneusement rangés en formations linéaires, de préférence en terrain ouvert. Les experts politiques du bureau du secrétaire à la Défense se rendent compte que l’armée américaine s’est concentrée de manière myope sur les batailles contre des ennemis préférés, les campagnes de vice contre des opposants réfléchis, au détriment des besoins de sécurité des États-Unis. Le Hezbollah démontre clairement la capacité des acteurs non étatiques à étudier et à déconstruire les vulnérabilités des armées de style occidental et à concevoir des contre-mesures appropriées.
Contrairement ce que beaucoup écrivent, la guerre asymétrique n’a pas été inventée par la Russie en Ukraine en 2014, mais par le parti-milice non-étatique Hezbollah, pro-iranien, au Liban en 2006 contre Israël… Laura-Maria HERȚA, chercheuse atlantiste, constate l’émergence des acteurs non-étatiques dans la guerre hybride au Liban : « Le terme guerre hybride est associé à des acteurs lançant des campagnes militaires contre les États. La guerre menée par Israël contre le Hezbollah basé au Liban en 2006 a été celle qui a déclenché la préoccupation pour la capacité d’un acteur non étatique, comme le Hezbollah, de constituer une menace sérieuse pour les Forces de défense israéliennes conventionnelles non pas parce qu’il employait simplement des stratégies, mais parce que sa force force militaire combinée avec sa « politique, sociale, diplomatique et informationnelle. Des composants qui fournissent le substrat du soutien à son organisation militaire » (Hybrid Warfare – A Form Of Asymmetric Conflict », 2017).
Depuis, via les partis-milices pro-iraniens Hezbollah (Liban), Ansarallah (Yemen) et Al-Hashd Al-Shaabi (Irak), l’Iran, « puissance pauvre » comme la Russie, mène une guerre hybride efficace contre ses adversaires de l’axe géopolitique Washington-Ryad-Tel aviv et de l’axe naval Paris-Abu Dabi.
DE LA RUSSOSPHERE A L’IRANOSPHERE !
Luc Michel a puissamment contribué à la structuration du lobby pro-russe, la « Russosphère », au cœur de la guerre hybride, en Eurasie depuis 2005 et en Afrique après 2014. « Luc Michel est omniprésent dans la Russosphère internationale », dira de lui L’Express en 2015. Aujourd’hui, le Bloc de l’Est c’est Moscou, Pékin et Téhéran et les iraniens arrivent en Afrique soutenir les Néopanafricanistes. Voici donc le géopoliticien Luc Michel, consultant permanent de la Télévision d’Etat iranienne francophone PRESS TV, occupé à structurer une « Iranosphère » en Afrique.
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