Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2022 10 15/ Série IV/
Avant l’important congrès du Parti communiste (PCC) qui s’ouvre dimanche, en ce moment, la chine fait face à trois campagnes occidentales de déstabilisation : sur la question des musulmans du xin jiang, sur Taiwan et sur son amitié avec Poutine …
« La coque blanche épurée de 141 mètres du North nargue l’Occident dans la majestueuse baie de Hongkong. Ce yacht de six étages surmonté d’un héliport, qui appartient à l’oligarque russe Alexeï Mordashov, a jeté l’ancre en toute impunité dans l’ancienne colonie britannique, en provenance de Vladivostok, le 5 octobre. La Chine, et les autorités de Hongkong n’ont aucune intention d’imposer les sanctions imposées par les États-Unis et l’UE à l’encontre de ce proche de Vladimir Poutine. Ces mesures font même «rire» le chef de l’exécutif de l’île, John Lee, lui-même sur la liste noire américaine », pour avoir orchestré d’une main de fer la répression contre les manifestants proaméricains dans la cité de 7 millions d’habitants. La deuxième économie mondiale fait toujours bloc avec le président russe face à leur adversaire commun désigné, l’Occident. Et s’est abstenue de condamner l’annexion…
REPRISE DE LA PROPAGANDE RUSSE
La propagande chinoise reprend abondamment les thèses de Moscou sur la guerre en Ukraine, appelée, comme en Russie, «opération militaire spéciale». Les médias chinois répètent ainsi « que les États-Unis et l’OTAN sont les principaux responsables du déclenchement des hostilités en Ukraine ». En renforçant la défense dans les pays voisins de la Russie et en s’apprêtant à faire de même en Ukraine, les États-Unis n’ont-ils pas obligé la Russie à se défendre?
Le système d’information chinois affirme également, comme le fait Moscou, que les Américains avaient, depuis quelques années, installé des laboratoires développant des armes biologiques en Ukraine. Tout cela est largement repris et diffusé sur les réseaux sociaux en Chine et est accepté par une partie importante de la population sur l’origine des affrontements en Ukraine. Quant au gouvernement chinois, il laisse entendre, en les publiant, qu’il comprend la position de Moscou.
QUELLE EST LA VISION HISTORIQUE DE XI JINPING ?
Xi Jinping devrait obtenir un troisième mandat inédit à la tête de la Chine, contrairement aux règles non écrites du pouvoir chinois qui prévalaient depuis les années 1990.
Le Parti communiste chinois (PCC) entamera lundi sa plus importante réunion de l’année, qui doit inscrire dans le marbre la vision historique du président Xi Jinping. Au pouvoir depuis neuf ans, l’homme fort de Pékin s’apprête dans un an à obtenir un troisième mandat à la tête du PCC — renforçant encore sa stature de dirigeant le plus puissant du pays depuis le fondateur du régime communiste, Mao Tsé-toung, au pouvoir de 1949 à 1976. Selon Joël Ruet, économiste au CNRS, « On est dans un moment plus politique et moins symbolique ».
« A LA VEILLE DE SON CONGRES, LE PARTI COMMUNISTE CHINOIS RESTE AUX COTES DE VLADIMIR POUTINE » (LE TEMPS) : POUR LE PCC, COMME POUR LE KREMLIN, S’IL Y A UN FAUTEUR DE TROUBLES, CE SONT LES ETATS-UNIS ET PAS LA RUSSIE.
« Dans quelques jours débutera donc le congrès du Parti communiste chinois (PCC) à Pékin, un rendez-vous qui a lieu tous les cinq ans. Son secrétaire général, Xi Jinping, devrait être reconduit pour un troisième mandat rompant avec une tradition limitant l’exercice à deux mandats », commente Le Temps (Genève). « L’Europe et l’Ukraine scrutent l’attitude de la Chine, car elle est le seul pays capable d’infléchir la politique de la Russie. Kiev a jusqu’ici épargné Pékin de toute critique, dans l’espoir d’obtenir sinon un soutien, du moins une prise de distance avec le pouvoir russe. Mais même les dernières salves de missiles russes sur les villes ukrainiennes ne sont pas de nature à remettre en question les liens politiques et économiques entre les deux empires. La perspective d’une réunion politique au plus haut niveau est encore moins propice aux révisions de jugement. Pour le PCC, comme pour le Kremlin, il n’y a toujours pas de guerre en Ukraine, mais un «conflit». Et s’il y a un fauteur de troubles, ce sont les Etats-Unis et pas la Russie. »
L’OCCIDENT, ENNEMI DESIGNE DE LA CHINE
« Dès son accession au pouvoir, en 2012, le dirigeant chinois, Xi Jinping, a imposé au parti une ligne prônant un nationalisme exacerbé et désignant l’Occident comme l’ennemi ».
« Cette bataille idéologique est même au cœur de la politique internationale de Pékin. La déclaration commune signée le 4 février 2022 entre Xi Jinping et Vladimir Poutine note que « la Russie et la Chine sont dotées d’une démocratie de longue date qui repose sur des milliers d’années de développement, un large soutien populaire et la prise en considération des besoins et intérêts des citoyens. (…) Certains Etats tentent d’imposer leurs propres standards démocratiques aux autres pays. (…) De telles tentatives hégémoniques posent de sérieuses menaces à la paix dans le monde ». L’Occident, voilà l’ennemi »
« ILS ESPERAIENT GORBATCHEV, ILS ONT EU LENINE » (LE MONDE,RESEAUXS SORÖS)
« C’est peu dire que Xi Jinping a surpris les Occidentaux. En 2009, trois ans avant qu’il ne devienne secrétaire général du Parti communiste chinois, le département d’Etat américain se montrait pourtant confiant. Le futur dirigeant chinois est « suprêmement pragmatique et réaliste, mû non par l’idéologie, mais par un mélange d’ambition et d’autoprotection », lit-on dans les documents révélés l’année suivante par la plate-forme de lanceurs d’alerte WikiLeaks. Funeste erreur. Dès avril 2013, un mois après la désignation de Xi à la présidence du pays, le comité central du Parti communiste chinois (PCC) diffuse secrètement, en interne, un document essentiel sur la « sphère idéologique », peut-être rédigé par Xi en personne. Le texte énumère sept thèmes qui ne doivent jamais être mis en valeur ni même être discutés : la démocratie constitutionnelle occidentale, les « valeurs universelles » (entre guillemets dans le texte), la notion de société civile, le néolibéralisme, l’idée occidentale de journalisme, le nihilisme historique, la remise en cause de la réforme et de l’ouverture. Face à la « très réelle menace des forces occidentales » et des « révolutions de couleur », les membres du parti doivent au contraire reprendre le leadership idéologique, ne pas permettre la diffusion d’informations qui s’opposent à la ligne politique du parti, adhérer sans réserve au contrôle du parti sur les médias et « purifier l’environnement de l’opinion publique sur Internet », qualifié de « champ de bataille idéologique »…. »
Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
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