Dans le Zoom Afrique du 27 août 2022 :
RCA : à qui nuit la présidence de Touadera ?
Un comité chargé de rédiger un projet de Constitution a été créé en Centrafrique selon un décret signé vendredi par le président Faustin Archange Touadéra. Les médias mainstream évoquent le fait que l’Opposition n’acceptera pas un nouveau mandant du président.
A qui nuira un nouveau mandat de Touadéra ?
Luc Michel, géopoliticien s’exprime sur le sujet.
Le moniteur officieux du Quai d’Orsay est en aveux ce 26 août: « Qui peut encore empêcher un nouveau mandat de Faustin-Archange Touadéra ? »
« Lancé dans une réforme constitutionnelle, le président centrafricain parie sur une opposition divisée, une communauté internationale désabusée et des alliées rwandais et russes solides.
Ce 6 août, dans les rues de Bangui, les sifflets couvrent l’habituel bruit des motos et des véhicules en tout genre. Aux premières heures du jour, des dizaines de personnes ont commencé à investir le centre-ville de la capitale centrafricaine, au niveau du monument des Martyrs, traditionnel lieu de rassemblement. Leur nombre passe à plusieurs centaines, puis à plus d’un millier. Leur objectif : obtenir l’organisation d’un référendum pour modifier l’actuelle Constitution du pays, et ainsi permettre au président Faustin-Archange Touadéra (FAT) de briguer un troisième mandat. Tenues par des jeunes gens, dont certains sont à peine en âge de glisser un bulletin dans l’urne, les banderoles affichent de grands « Oui » pour un « avenir meilleur ». Un autre slogan est plus clair : « Touadéra doit continuer ». Au cœur de cette bruyante atmosphère, plusieurs ministres ont fait le déplacement, dont le premier d’entre eux, Félix Moloua. Ce dernier reçoit solennellement une demande écrite de la part des manifestants, réclamant la tenue d’une consultation populaire visant à obtenir une modification de la Constitution. Hippolyte Ngate, le président du Front républicain, organisation qui encadre officiellement la manifestation, se charge de transmettre le message au Premier ministre. « Le peuple ne veut qu’une chose, la modification de cette Constitution caduque […]. Nous [en] demandons une nouvelle, adaptée à la réalité du pays », assure-t-il. En fin de matinée, la ferveur retombe. Chacun rentre chez soi, le sentiment du devoir accompli. »
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