Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2022 06 25/ Série IV/
(avec AFP)
La diplomatie russe a dénoncé vendredi la décision des Vingt-Sept d’octroyer à l’Ukraine et la Moldavie le statut de candidat à l’Union européenne, en pleine offensive russe chez son voisin ukrainien.
CANDIDATURE DE L’UKRAINE A L’UE:
MOSCOU DENONCE UN « ACCAPAREMENT GEOPOLITIQUE » POUR « CONTENIR LA RUSSIE »
Cette décision « confirme qu’un accaparement géopolitique de l’espace de la CEI (la Communauté des Etats indépendants, qui rassemble plusieurs pays d’ex-URSS, ndlr) se poursuit activement afin de contenir la Russie », a indiqué la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
La décision européenne intervient quatre mois après le début de l’opération spéciale russe en Ukraine, destinée notamment à mettre fin au rapprochement de l’Ukraine avec l’Occident.
Selon Maria Zakharova, l’UE a pour objectif « de fixer avec les régions de son voisinage des relations reposant sur le principe maître-esclave ». Elle a affirmé que Bruxelles use de « méthodes de chantage politique et économique » et fait pression sur les Etats candidats pour qu’ils prennent des « sanctions illégitimes » contre Moscou. « Cette approche agressive de l’Union européenne a le potentiel de créer de nouveaux schismes et de nouvelles crises bien plus profondes en Europe », a-t-elle poursuivi.
De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé qu’une adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie ne présentait « aucun risque » pour la Russie, car l’UE n’est pas une alliance militaire, et a rappelé que le président Vladimir Poutine avait affirmé qu’il ne s’y opposait pas.
Mais il a également usé d’un vocabulaire martial, accusant l’UE et l’Otan de vouloir faire la guerre à la Russie, comme l’avaient fait les nazis en leur temps. « Hitler sous son étendard avait rassemblé une grande partie de l’Europe pour faire la guerre contre l’Union soviétique », a-t-il dit, lors d’un déplacement en Azerbaïdjan. « Aujourd’hui, l’UE et l’Otan rassemblent une telle coalition contemporaine pour lutter et, dans une large mesure, faire la guerre à la Russie », a-t-il ajouté.
Moscou considère que les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine sont une manière de mener un conflit par procuration contre la Russie.
Les dirigeants des Vingt-Sept ont reconnu jeudi, lors d’un sommet, à l’Ukraine et à la Moldavie, deux ex-républiques soviétiques pro-occidentales, le statut de candidat à l’UE. Cette décision marque le début d’un processus long et complexe en vue d’une adhésion.
L’BOUTISSEMENT DE LA POLITIQUE ANTI-RUSSE DE BRUXELLES :
LES SUITES DU GUAM ET DU « PARTENARIAT ORIENTAL »
Les dirigeants de l’Union européenne , en pleine crise ukrainienne, leurs homologues du Partenariat oriental (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie et Moldavie) aux prises avec des conflits gelés. Cette institution anti-russe, fondée en 2009, visait au départ à renforcer les liens avec l’UE de six pays d’Europe orientale et du Caucase du Sud dans le cadre de la politique européenne dite « de voisinage ». Autour de la table figurent les dirigeants ukrainien, moldave, géorgien, azerbaïdjanais et arménien. Il y a donc là des pays qui se disent « d’une invasion par la Russie », ou en guerre entre eux dans la région contestée du Haut-Karabakh (Arménie et Azerbaïdjan), mais sous médiation russe, ou fragilisés par un conflit gelé (Géorgie et Moldavie).
Un sommet officiel en 2021, le premier depuis 2017 entre l’UE et ses voisins orientaux, avait pour but de « relancer le partenariat, c’est-à-dire d’aider les États qui restent encore fréquentables à accélérer sur les réformes internes, comme la lutte contre la corruption ou le respect des libertés fondamentales. Mais dans certaines limites. Pour Laure Delcour, maître de conférences à la Sorbonne-Nouvelle et spécialiste de la politique de voisinage de l’UE, les attentes autour de ce sommet restaient « limitées ».
Sur le « Partenariat oriental » de l’Union Européenne, consulter la Page spéciale de EODE pour la MINSK : INTERNATIONAL CONFERENCE « THE PROSPECTS OF THE EASTERN PARTNERSHIP » :
Nombreuses videos et analyses sur
https://www.facebook.com/EODE.Minsk.Conference.2011.easternpartnership/
Voir spécialement
pour une analyse approfondie sur le « Partenariat oriental » et le « processus de transition » (au Belarus, en Yougoslavie et en Libye notamment) :
* Cfr. International conference “The prospects of the Eastern partnership” – Minsk 5.05.2011/ Conférence de Luc MICHEL (PART.1 – 2 – 3) reprise sur PCN-NCP-TV,
sur “Le Modèle du Belarus comme alternative à la Globalisation”
LE NOUVEAU GRAND JEU CAUCASIEN DES ATLANTISTES CONTRE MOSCOU
Avant le Partenariat oriental , le GUAM a symbolisé ce grand jeu. L’Organisation pour la démocratie et le développement, dite GUAM (Georgia – Ukraine – Azerbaïdjan – Moldova), était une organisation internationale de coopération à vocation régionale regroupant quatre États de l’ex-Union soviétique : Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie (de 1999 à 2005 l’organisation, dite alors GUUAM, comportait en outre l’Ouzbékistan). Cette organisation pro-occidentale, cheval de Troie des USA et de l’OTAN dans la CEI, regroupait des États qui se « sentaient menacés par la Russie »). Elle est en coma depuis plusieurs années, en particulier après la victoire russe en Géorgie (guerre d’août) de l’été 2008 !
En 1996, la Géorgie, l’Ukraine et l’Azerbaïdjan s’unissent pour former ce qui deviendra le GUAM. L’idée de former un cadre informel pour tenir les consultations quadrilatérales a été articulé en 1997 à Strasbourg (via les institutions dites « européennes » sous contrôle de l’OTAN : UE, PACE, Parlement européen). En 1999, après le retrait du Traité de sécurité collective (OTSC, l’anti-OTAN autour de Moscou) de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et de l’Ouzbékistan, ce dernier, désillusionné du rapprochement avec la Russie, décide de rejoindre le groupe GUAM, qui prend le nom de GUUAM (en anglais, Ouzbékistan s’écrit Uzbekistan). Cependant, les autorités de l’Ouzbékistan jugent le projet peu attirant. Dès 2001, Tachkent pratique la politique de la chaise vide, boude la signature de la Charte de Yalta en 2002 et annonce son retrait en 2005.
Par ailleurs, ces quatre États ont deux traits communs. D’une part, ils sont issus de l’éclatement de l’Union soviétique et membre de la Communauté des États indépendants au moment où ils se constituent en son sein. D’autre part, ils subissent des conflits territoriaux latents où les minorités russophones et la Russie joue un rôle de premier plan, avec l’entretien en particulier de bases militaires : Pridnestrovie (PMR) russophone pour la Moldavie, Crimée en Ukraine, Abkhazie et Ossétie du Sud (et dans une moindre mesure Adjarie) en Géorgie, et Haut-Karabagh occupé par l’Arménie (alliée de la Russie) pour l’Azerbaïdjan.
COMMENT BRUXELLES A PERDU LE BELARUS ?
La Biélorussie, qui à l’origine faisait partie du forum, a suspendu sa participation en juin du fait de l’implication de Bruxelles dans une tentative de révolution de couleur.
La Russie va, elle, livrer « dans les prochains mois » au Bélarus des missiles capables de transporter des charges nucléaires, a annoncé samedi Vladimir Poutine en recevant le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko, en pleines tensions entre leurs pays et l’Occident autour de l’Ukraine. « Dans les prochains mois, nous allons transférer au Bélarus des systèmes de missile tactique Iskander-M, qui peuvent utiliser des missiles balistiques ou de croisière, dans leurs versions conventionnelle et nucléaire », a déclaré M. Poutine au début de son entretien avec M. Loukachenko à Saint-Pétersbourg retransmis par la télévision russe.
Dans des déclarations qui risquent de tendre encore les rapports entre Moscou et les pays occidentaux, les deux dirigeants ont aussi indiqué vouloir moderniser l’aviation du Bélarus pour la rendre capable de transporter des armes nucléaires. « De nombreux (avions) Su-25 sont en service dans l’armée bélarusse. Ils pourraient être améliorés d’une façon appropriée. Cette modernisation doit être menée dans des usines d’avions en Russie et l’entraînement du personnel débuter en accord avec cela », a déclaré M. Poutine, après que M. Loukachenko lui eut demandé d' »adapter » ses appareils capables de transporter des armes nucléaires. »Nous nous mettrons d’accord sur la façon d’accomplir cela », a ajouté M. Poutine.
Cet échange intervient au moment où la Russie et son allié le Bélarus sont en crise ouverte avec les pays occidentaux depuis que Moscou a lancé, avec l’appui diplomatique et logistique de Minsk, une opération militaire contre l’Ukraine.
Le Bélarus, frontalier de l’Ukraine et de plusieurs pays membres de l’Otan, avait déjà annoncé le mois dernier avoir acheté des systèmes Iskander, capables de transporter des charges nucléaires.
Lors de leur entretien samedi, MM. Poutine et Loukachenko ont par ailleurs abordé la situation du marché des engrais. La Russie et le Bélarus font partie des principaux producteurs mondiaux, mais affirment que les sanctions occidentales qui les visent en lien avec l’Ukraine ont affecté leurs capacités d’exportation, dans un contexte d’inquiétude croissante pour la sécurité alimentaire mondiale. Avec M. Loukachenko, « nous sommes convenus de faire tout notre possible pour satisfaire les besoins de nos consommateurs et de nos clients » en matière d’engrais, a déclaré samedi M. Poutine, ajoutant que Moscou était « en contact étroit avec les agences des Nations unies spécialisées » sur cette question.
Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou, Téhéran et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* WEBSITE http://www.lucmichel.net/
LUCMICHEL-TV https://vk.com/lucmicheltv
RADIO.LUCMICHEL
https://www.podcastics.com/podcast/radiolucmichel/
TWITTER https://twitter.com/LucMichelPCN
FACEBOOK https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel/