Un Sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), s’est ouvert ce samedi 4 juin 2022, à Accra la capitale ghanéenne. Il a été consacré à la situation politique au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, trois pays d’Afrique de l’Ouest dirigés par des militaires :
Que cherche la CEDEAO à travers ce sommet ?
Réponse avec Luc Michel géopoliticien
LA RESISTANCE DU MALI A BRISE LA CEDEAO !
Ce samedi 4 juin, les dirigeants ouest-africains se sont réunis samedi à Accra pour décider d’atténuer ou de durcir les sanctions contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. « Cette réunion continuera à se concentrer sur l’instabilité politique qui sévit dans la région et la résurgence des coups d’Etat depuis août 2020 », a déclaré le président ghanéen Nana Akufo-Addo à l’ouverture de la session en présence des chefs d’Etat de la plupart des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Et évidemment, aucun représentant des trois pays concernés n’a été aperçu lors de cette réunion. Ils étaient censés dire s’ils maintiennent, allègent voire lèvent les sévères mesures de rétorsion infligées au Mali le 9 janvier pour faire plier le pays, à la demande évidente de la France. Les nouveaux gouvernants en uniforme invoquent la gravité des crises auxquels ils sont confrontés, sécuritaire au Mali et au Burkina, sociale et politique dans les trois pays. Ils veulent avoir le temps nécessaire à la refondation de leur État, et à l’organisation d’élections crédibles.
Mais au final, le Sommet des Chefs d’État de la CEDEAO n’a pris aucune décision sur le maintien ou l’assouplissement des sanctions contre gouvernements au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Les dirigeants ouest africains ont décidé de reporter leurs décisions sur les sanctions contre les justes malienne, burkinabé et guinéenne au 3 juillet prochain. Aucun consensus ne s’est dégagé à l’issue de la rencontre. Beaucoup disent que c’est une manière de gagner du temps. Par contre, ce qui en ressort, c’est bien de la division. D’après ce qui a pu être constater, il y avait deux blocs. D’un côté, les pays favorables au durcissement des sanctions contre le Mali et de l’autre ceux qui sont pour l’allègement des sanctions.
Le 9 janvier dernier, la Cedeao avait infligé de lourdes sanctions à Bamako dont la fermeture des frontières avec ce pays d’Afrique de l’Ouest dans l’espoir de faire plier le Mali et ramener le pays sous l’emprise de la France et ses alliés. Mais depuis beaucoup de choses se sont passées qui, non seulement n’ont pas fait du bien à la CEDEAO mais surtout aux pays voisins du Mali. Cette semaine, le Président sénégalais, Macky Sall s’est montré optimiste quant à un dénouement heureux de la crise. « Je suis sûr que lors du prochain sommet de la CEDEAO, le 4 juin ce sujet devra trouver une solution » a-t-il déclaré dans une interview. Il a invité la CEDEAO à plus de flexibilité pour la levée des sanctions, indiquant que, « c’est le peuple malien qui souffre le plus de ces sanctions et non les autorités maliennes ».
Il faut rappeler que la Cour de Justice de l’UEMOA avait ordonné en mars dernier la suspension des sanctions économiques contre le Mali. Mais cette ordonnance n’a jamais été exécutée par l’Organisation. Ce qui veut dire également que les sanctions sont maintenues illégalement.
AU MALI, DE NOMBREUX CITOYENS FONDENT L’ESPOIR SUR LA SIGNATURE D’UN COMPROMIS ENTRE LA PARTIE MALIENNE ET LA CEDEAO POUR LEVER LES SANCTIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES.
Cependant, d’autres souhaitent que ce compromis ne soit pas fait en violation de l’intégrité du Mali de son honneur ou de sa souveraineté et d’autres encore, demandent le retrait pur et simple de cette organisation tout comme le retrait qui a été fait du G5 Sahel.
Ces organisations ne servent à rien sauf à mettre des bâtons dans les roues du continent africain. La mise en place de sanctions est entièrement basée sur le modèle occidental. Et on voit où cela mène. Petit rappel. Avec le conflit en Ukraine, l’Europe a voulu suivre à tout prix son allié américain.
La mise en place de nombreuses sanctions contre la Russie a finalement coûté plus cher à l’Europe qu’à la Russie même. C’est exactement ce qui se passe avec la CEDEAO. À vouloir à tout prix suivre les diktats des occidentaux et à vouloir instaurer des sanctions sans même réfléchir un minimum, ce sont les pays de l’Afrique de l’Ouest qui paient le prix de ces sanctions et principalement les populations. Pourtant, le système de sanction ne mène strictement à rien sauf à entraver la vie des citoyens. Les populations ouest africaines ne se sont pas laisser faire. Beaucoup de sénégalais continuent de montrer leur soutien au peuple malien et les camions de marchandise continuent de se rendre à Bamako. La Côte d’Ivoire paie également cher ce régime de sanction imposé au Mali. Tout comme les européens qui paient cher leur obsession à absolument vouloir montrer leur fidélité envers les États-Unis. Bref, la CEDEAO et l’Union européenne commettent exactement les mêmes erreurs. Au lieu de penser à leurs intérêts au niveau nationale, ils optent pour suivre les diktats venant de l’extérieur.
La CEDEAO est divisée, ce qui n’est pas du tout bon signe pour la vie de l’instance.
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