« LA DEMOCRATIE PARALYSEE EN FRANCE COMME EN BELGIQUE », COMMENTE LE SOIR (BRUXELLES) :
Existe-t-il un sujet de légitimité pour l’exécutif ? « Il n’y a pas de sujet institutionnel. Il y a un sujet politique », explique Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, invité des « 4 Vérités » de France 2, lundi 11 juillet. La France se porte-t-elle bien pour autant ? « Il y a un malaise démocratique en France, on le voit au moment de l’abstention, des Gilets jaunes ». « Nos magnifiques institutions (sic) ont donc accouché d’une situation proprement kafkaïenne » : ce constat qui colle comme une seconde peau à la Belgique est aujourd’hui utilisé pour décrire la France, pays qui, au lendemain de ses élections législatives, ne sait plus comment construire une majorité et disposer d’un gouvernement stable. Voilà qui dit tout le drame démocratique qui s’étale devant nous, qu’on regarde vers Bruxelles depuis Paris, ou vers Paris depuis Bruxelles », commente le quotidien régimiste belgicain.
POUR JAN JAMBON (NVA), LA SITUATION DE LA BELGIQUE EST INTENABLE: « NOUS VIVONS DANS UN PAYS AVEC DEUX DEMOCRATIES » !
Le ministre-président flamand, le nationaliste Jan Jambon, a mis dimanche soir en cause la structure actuelle de l’Etat belge, basée sur le fédéralisme, en affirmant qu’elle ne permettait pas à la Flandre de se déployer pleinement, comme ses dirigeants (nationalistes) le souhaitent. « Les différents niveaux de gouvernement se tiennent en étau. Cela conduit à l’immobilisme, à l’indécision et à l’agacement », a-t-il déclaré lors d’un discours prononcé à Courtrai à l’occasion du début des festivités du 11 juillet, date qui commémore au nord du pays la bataille des Éperons d’Or, le 11 juillet 1302 à Courtrai. « Nous vivons dans un pays avec deux démocraties, un pays où les deux peuples sont en désaccord sur la façon de gérer les problèmes », a déclaré M. Jambon, reprenant une antienne régulièrement évoquée par son président de parti, Bart De Wever, qui cumule la direction du parti nationaliste avec le poste de bougmestre d’Anvers.
Le ministre-président a évoqué l’organisation du marché du travail, le caractère abordable des pensions, les soins de santé, les problèmes au sein du système judiciaire, la question des migrations, l’immense problème énergétique – qui divisent selon lui les deux Communautés. « Les visions entre le nord et le sud sont toujours très différentes. Tout le monde le reconnaît. Et personne ne nie que les choses ne peuvent pas continuer ainsi et que des réformes majeures sont donc nécessaires. Notamment pour sauvegarder notre prospérité et notre avenir », a déclaré M. Jambon. Il a également souligné que « nos voisins wallons » ont tout à fait le droit de vouloir mener une politique différente de celle que défend la majorité des Flamands. « Chaque nation devrait être en mesure de décider pour elle-même ce qui est le mieux, chaque nation a le droit à l’autonomie », a-t-il affirmé.
M. Jambon a appelé à mettre fin à « cette situation intenable » après les prochaines élections fédérales, en 2024. « Nous devons maintenant nous préparer aux négociations inévitables sur ce que nous voulons encore faire ensemble et sur ce qui ne fonctionne vraiment plus », a-t-il dit, dans la perspective de l’après-élection de 2024 et d’une éventuelle septième réforme de l’Etat.
LE BOURGMESTRE D’ANVERS NVA, DE WEVER, EVOQUE UNE MAJORITE AVEC LES REPUBLICAINS DU PARTI VLAAMS BELANG:
«UNE SITUATION DE DEPART INTERESSANTE POUR LE CONFEDERALISME» …
Interrogé par l’agence Belga à l’occasion de la fête de la Communauté flamande, le président de la N-VA s’est montré évasif sur une potentielle alliance avec le parti flamand. En ce 11 juillet, fête de la Communauté flamande, le président de la N-VA Bart De Wever évoque une majorité nationaliste (comprenez avec Vlaams Belang) en Flandre après les élections de 2024. Le confédéralisme étant toujours à l’agenda du parti, Bart De Wever a affirmé à l’agence Belga qu’il espérait « qu’après les élections, l’équation que représente la Belgique ne sera plus possible ». Avec une Wallonie qui vote plutôt à gauche et une Flandre qui vote plutôt à droite, il fait le vœu que la « Flandre des PME (…) qui entreprend pour sa prospérité » pourra « tracer son propre chemin ».
Cette ambition confédéraliste (voire indépendantiste) ne pourra pas devenir réalité sans l’appui d’un allié. Le Vlaams Belang, fortement nationaliste, pourrait être le parti le plus indiqué pour remplir cette fonction. Bart De Wever, interrogé par Belga, s’est montré évasif. « Ce serait en tout cas une situation de départ intéressante pour pouvoir aller vers le confédéralisme », a-t-il soutenu, évoquant une majorité flamande avec le Vlaams Belang. « Si les partis flamands de la Vivaldi, qui n’avaient pas de majorité en Flandre et qui ont renié leurs électeurs, sont sanctionnés et que la N-VA est le plus grand parti, alors je crois que les jeux sont faits ».
Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d’explications.
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