2021 03 20/
Alors que le Conseil de sécurité de l’Onu a approuvé vendredi 12 mars une résolution prévoyant d’augmenter de près de 3.000 Casques bleus les effectifs de la MINUSCA en Centrafrique, seule la Russie s’est abstenue de voter, appelant à ne pas «saper le principe de respect de la souveraineté nationale» et à coordonner les actions avec Bangui. La Russie est le seul pays à s’être abstenu de voter pour la résolution visant à augmenter les effectifs des Nations unies en Centrafrique, indique une déclaration publiée le 12 mars sur le site de la Mission permanente de la Fédération de Russie auprès de l’Onu.
«Moscou a été déçu par le fait que les auteurs du projet ont décidé de ne pas mentionner dans le texte les principes directeurs des Nations unies pour la fourniture d’une aide humanitaire conformément à la résolution 46/182 de l’Assemblée générale. Garantir les conditions pour la fourniture de l’aide humanitaire est une partie importante du mandat de la MINUSCA [mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique, ndlr]», indique le communiqué.
La Russie n’accepte pas que des pays occidentaux s’évertuent à «retirer des documents de l’Onu les références aux principes directeurs de l’Onu sur l’aide humanitaire». La mission permanente a accusé ses «collègues occidentaux» de «porter atteinte à la sévérité des paramètres de l’aide humanitaire», ce qui pourrait conduire à «saper le principe de respect de la souveraineté nationale».
UNE COORDINATION ETROITE AVEC BANGUI RECOMMANDEE
Moscou continue de considérer qu’il est nécessaire de se coordonner étroitement avec les gouvernements des pays bénéficiaires pour l’acheminement de l’assistance humanitaire sur leur territoire.
«Nous sommes également fermement convaincus que lors de la sélection des effectifs de la MINUSCA dans le cadre de l’augmentation du nombre de soldats de la paix, le secrétariat de l’Onu devrait se coordonner étroitement avec Bangui et écouter l’opinion des Centrafricains, notamment en ce qui concerne la composition nationale des troupes et de la police envoyées», ajoute le communiqué.
LES MOTIFS DE LA FRANCE
Selon la résolution adoptée vendredi 12 mars par 14 membres sur les 15, le Conseil de sécurité de l’Onu décide d’augmenter les effectifs de la composante militaire de la MINUSCA de 2.750 personnes et d’augmenter le nombre de la composante police de la mission de 940 personnes. Jusqu’à présent, la MINUSCA comprenait 11.650 militaires et 2.080 policiers.
Dans un communiqué, l’ambassadeur français à l’Onu, Nicolas de Rivière, a assuré que «cette résolution donne à la MINUSCA les moyens de continuer à remplir son mandat pour protéger les civils et faciliter l’accès humanitaire». «Derrière ce chiffre de 3.690 personnels, le Conseil de sécurité valide un plan pour améliorer les capacités de la MINUSCA, à travers notamment la fourniture de matériels spécifiques tels que des hélicoptères», a-t-il précisé.
DES TENSIONS EN CENTRAFRIQUE
La décision de l’Onu intervenait deux jours avant la tenue ce dimanche 14 mars d’un deuxième tour d’élections législatives en Centrafrique.
Mi-décembre, 6 des 14 groupes armés qui occupaient deux tiers du pays depuis le début de la guerre civile en 2013, avaient lancé une offensive contre le Président Faustin Archange Touadéra, réélu fin décembre.
Vladimir Monteiro, porte-parole de la MINUSCA, a déclaré le 20 décembre que les rebelles avaient « été bloqués ou repoussés dans plusieurs localités. » Puis, le 20 janvier, les soldats de la paix, ainsi que l’armée centrafricaine, ont évincé les paramilitaires de la quatrième ville la plus importante du pays, Bambari.
UNE AIDE DE MOSCOU
À la suite de la montée des violences attribuées aux groupes rebelles, les autorités de Bangui ont demandé l’aide de Moscou, 300 instructeurs supplémentaires et quatre hélicoptères Mi-8 avec équipages et ingénieurs de maintenance y ont été envoyés le 22 décembre.
Selon le ministère russe des Affaires étrangères, « la Russie en avait préalablement informé le comité du Conseil de sécurité de l’Onu pour les sanctions contre la Centrafrique ». Les instructeurs russes avaient pour mission de « former les soldats de l’armée nationale de Centrafrique chargés de garantir la sécurité à la veille et pendant les élections générales du 27 décembre ».
Le ministère russe de la Défense a en outre annoncé avoir fourni des blindés de reconnaissance BRDM-2 à la République centrafricaine.
Le ministère russe de la Défense a retiré les quatre hélicoptères Mi-8 déployés en République centrafricaine pour la période électorale, mais la mission des 300 instructeurs récemment envoyés dans ce pays pour former l’armée locale sera prolongée, a annoncé le 27 janvier le ministère russe des Affaires étrangères.
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